Intervenir en psychotraumatologie dans le cadre de traumas de guerre
Le Soumoud
Présentation du Projet
Oeuvrer à la santé mentale en faveur du peuple palestinien
Ce projet consiste à superviser un groupe d’une douzaine de psychologues cliniciennes, psychiatres, arabophones engagées dans le soutien du peuple palestinien et notamment auprès des rescapé.e.s de Gaza accueilli.e.s sur le territoire français.
Ces professionnelles sont installées à Lille, Toulouse, Lyon, en Île de France, Haute-Savoie, au Maroc ou en Suisse.
Plusieurs d’entre elles sont membres des Blouses Blanches pour Gaza, un collectif de soignants solidaires de la population palestinienne et de ses professionnels de santé, et/ou de l’unité d’écoute psychologique de la souffrance coloniale.
L’initiative repose sur une approche psychopédagogique et une formation en psychotraumatologie centrée sur les compétences, tout en offrant un espace de soutien et de réflexion pour accompagner les projets du groupe.
Résumé du Projet
Contexte et importance
Ce projet humanitaire nous permet d’oeuvrer, à notre échelle, à la réponse aux besoins psychologiques des Palestiniens vivant sous une menace constante. En offrant un soutien continu et adapté, nous espérons ainsi contribuer à la résilience et au bien-être de la communauté.
Devant l’ampleur des destructions dans la bande de Gaza, l’historicité et la répétition des traumas de guerre vécus par le peuple palestinien, nous avons souhaité réfléchir à ce que nous pourrions, nous, ici, faire pour soutenir ce peuple.
Un enfant de 16 ans habitant à Gaza a déjà vécu 6 périodes de conflits armés : décembre 2008-janvier 2009 / novembre 2012 / juillet 2014 / mars 2018-décembre 2019 / octobre 2023 à…).
Dans ce contexte, la situation de la santé mentale dans les territoires palestiniens est particulièrement problématique : c’est ainsi la région de la Méditerranée orientale où le fardeau de la morbidité due à la maladie mentale est le plus élevé.
D’après l’OMS, la maladie mentale est un problème de santé publique dans les territoires palestiniens, en raison de la chronicité du contexte d’occupation et de l’exposition à la violence.
Les territoires palestiniens souffrent de la fragmentation des services et de la pénurie de personnel, outre la destruction de la plupart des lieux de soins au niveau de la bande de Gaza. Ainsi, le traumatisme du peuple palestinien ne se limite pas à un ou plusieurs évènements traumatiques mais à des évènements traumatiques qui s’inscrivent sur une période prolongée. Les évènements traumatiques résonnent dans toute la population, créant une expérience généralisée du traumatisme.
Pour les Palestiniens, le trauma est répétitif, cumulatif, la menace reste réelle, ils ne sont jamais dans le post-traumatisme puisque les causes objectives du trauma sont toujours bien présentes et s’aggravent.
Besoins exprimés pour le projet
Organisation
Soutien pour organiser l’accueil et l’écoute des soignants partis dans la bande de Gaza (intervention humanitaire avec retour du 6 février 2024)
Supervision et prévention
Supervision pour pouvoir décharger la charge émotionnelle et éviter la traumatisation vicariante
Approfondissement théorique
Apports théoriques autour de la clinique du trauma et de la clinique de l’exil
Échanges et partage
Temps d’échanges autour des pratiques et partage de ressources
Objectifs du projet
OBJECTIF 1 : Prévenir le risque de traumatisation vicariante et l’essoufflement des bénévoles
Temps de supervision
OBJECTIF 2 : Soutien pour la journée organisée pour les 80 palestinien.e.s évacuée.e.s de Gaza et le retour des soignant.e.s parti.e.s en mission humanitaire dans la bande de Gaza
OBJECTIF 3 : Soutien aux projets des soignantes autour de la psychologie décoloniale notamment
OBJECTIF 4 : Sensibilisation à la santé mentale dans un contexte colonial et violences politiques permanentes
Temps de transmissions et d’échanges (visio du 16 février 2024) avec Sarah Jabr, psychiatre et psychothérapeute en Cisjordanie qui dirige l’unité de santé mentale au sein du ministère palestinien de la santé.
OBJECTIF 5 : Outiller les professionnelles à la clinique du trauma et la clinique de l’exil
Invitation à la session de formation « Clinique de l’exil » en octobre 2024, sous forme de format hybride afin de permettre cette participation : une des soignante participe en présentiel, 8 en visio.
OBJECTIF 6 : Proposition d’un espace collectif de décharge et de transformation
Journée collective (3 avril 2025) comme espace pour accueillir la charge émotionnelle et la transformer (EMDR de groupe, exercice de stabilisation le contenant, le lieu sur, technique des 4 champs) pour le groupe des soignant.e.s.
Personnes du CdC impliquées dans le projet

Laetitia De Schouthetee
Psychologue clinicienne, Psychothérapeute EMDR. Superviseure et Formatrice

Laurence Dolo
Educatrice Spécialisée

Jean Philippe Dumas
Secrétaire Adjoint

Hélène Dellucci
Docteur en psychologie, Thérapeute Familiale et Superviseure et Formatrice